Monsieur le Ministre,
Monsieur le Préfet, Mesdames et Messieurs les Députés, Directeurs, Présidents,
Mesdames et Messieurs les Hauts Magistrats, Bâtonniers,
Distingués Invités,
Chers Présidents d'Honneur de la FNUJA,
Chers Amis,
Je plaide coupable,
Je plaide coupable d'avoir donné mon accord pour un titre de congrès dont jusqu'à ce jour je ne suis pas convaincu d'avoir compris toute la subtilité : "Envie de liens, besoins de droit"
Incontestablement il s'agit d'amour, d'un appel vibrant qui vous est adressé, Monsieur le Ministre,
Oui, il est urgent de nous aimer !
Mais au fait, "Monsieur le Garde des Sceaux : Aimez-vous les avocats ?"
Pour ma part, je pense que OUI.
Mais nous avons eu peur !
Certains d'entre nous ont même eu des doutes.
Rappelez-vous, vous n'étiez pas arrivé depuis deux mois place Vendôme que le premier texte tombait : une première réforme substantielle de la Justice, des modifications importantes pour notre exercice quotidien.
Une forte mobilisation de la profession d'avocats pour vous présenter ses observations, ses commentaires, ses suggestions pour participer à ces efforts de modernisation que vous proposiez et que nous attendions depuis des années.
Pas un mot, pas une idée, pas même la plus petite virgule suggérée par notre profession ne fut retenue.
Et pourtant déjà je sentais dans cette attitude de rejet apparent le désir qui vous animait de nous étreindre.
Parallèlement, le Ministre de l'Intérieur, un de nos confrères certes rendu célèbre pour d'autres raisons que le seul exercice de la profession, délaissait sa robe noire pour un uniforme plus seyant afin de mieux expliquer à la Nation que Justice rime nécessairement avec "police".
Et puis, quelques semaines plus tard, après que les parlementaires aient encore accentué le côté sécuritaire de ces textes, votre Ministère revenait sur le devant de la scène avec la directive blanchiment, la sécurité financière, et nous présentait un nouveau projet pour lutter contre la criminalité organisée.
A nouveau, nos cœurs se sont mis à battre, et très vite nous avons vu rouge.
Songez : dès la note d'orientation envoyée à la profession en novembre 2002, comme une lettre de rupture d'un amour non encore consommé, vous proposiez tout simplement la suppression des avocats à la première heure de la garde à vue !
Tout était là pour conclure rapidement à une absence absolue de désir puisque après le dédain venait la gifle.
Mais là aussi, déjà, je sentais la passion gonfler place Vendôme.
Rompu à la séduction, après avoir feint l'indifférence, vous nous adressiez un signe.
Dans l'ombre de la colonne Vendôme, des femmes et des hommes de confiance travaillant à vos côtés nous laissaient entendre qu'à tout bien réfléchir le charme si désuet de notre profession séculaire commençait à séduire celui que d'aucuns avait déjà catalogué comme indifférent.
Les premiers signes de cet intérêt commençaient à se faire jour.
Vous voulez une nouvelle formation, nous disiez-vous : soit !
Un Conseil National des Barreaux efficace et serein ?
D'accord !
Le droit de vote dès la prestation de serment : pourquoi pas !
Mais que diriez-vous tout simplement d'une nouvelle loi que nous appellerions "loi profession".
Pour tout cela d'accord !
Et plus encore si affinités !
Vous nous aviez donc remarqué !
Vous voyez, je le savais, je l'avais dit.
Déjà, vous aviez remarqué notre sérieux, notre sens du devoir et notre engagement pour la démocratie.
Dès le premier jour, je savais que vous alliez succomber à nos charmes.
Non pas seulement parce que place Beauvau, un homme qui portait la robe dans une vie antérieure avait décidé de nous abandonner, mais surtout parce que nous partageons la même passion pour une république plus juste, plus efficace, où la règle de droit est devenue le nouveau régulateur de notre société.
Où les avocats, parce qu'indépendants depuis des siècles, loyaux et fidèles à leur serment, occupent une place indispensable pour que la démocratie triomphe partout où le droit s'impose.
C'est donc dit Monsieur le Ministre : vous nous aimez !
Non non !
Ne faisons pas d'exégèse talmudique : c'est bien de l'amour.
Mais au fait : cet amour est-il partagé ?
Vous aimons-nous ? Pour être honnête avec vous, je crois que oui … mais le fil est ténu.
En novembre, lorsque nous étions censés avoir des projets communs et que nous pensions, parce que vous nous le disiez, que notre avis comptait, j'ai failli vous écrire une première lettre de rupture lorsque j'ai lu dans votre note que vous envisagiez un avenir sans nous.
J'en veux pour preuve sérieuse cette médiocre tentative de nous exclure de la 1ère heure de garde à vue et en droit pénal, Monsieur le Garde des Sceaux, la tentative aussi est punissable.
Très vite vous avez voulu nous apaiser en nous disant tout le prix que vous attachiez à la défense de nos valeurs même si nous demeurions effrayés par certains points de votre projet comme le changement de cap à 180° vers une procédure accusatoire sans contrepartie réelle pour les droits de la défense.
C'est parce que nous savons qu'au fond de nous-mêmes, vous et nous, partageons justement les mêmes valeurs, que demain vous demanderez au Président de la République d'être témoin de l'engagement de la Chancellerie envers les avocats.
Je sais que vous êtes convaincu, comme élu local d'abord, comme député ensuite et enfin comme Ministre, que le droit est le nouvel instrument régulateur de notre société.
Que le droit, comme le disait le Bâtonnier Francis TEITGEN, est la seule règle transversale de cohésion sociale.
Et Dieu sait si nous en avons besoin de cohésion sociale.
Je sais que vous avez conscience de ce que seuls les avocats peuvent faire comprendre la justice à nos concitoyens et pourront ainsi accompagner les réformes de notre pays.
Vous savez que pour les juges de proximité, pour le plaider coupable, pour le droit des victimes, c'est l'engagement des avocats qui permettra le succès des réformes.
Vous savez que majoritairement les avocats de ce pays, et au premier plan les plus jeunes d'entre eux, sont prêts à l'action, sûrs de la qualité de leur formation, confiants dans leur déontologie, fiers de leur rôle social.
N'avez-vous pas déclaré le 31 janvier 2003 à l'occasion de l'Assemblée Générale de la Conférence des Bâtonniers des mots que je pourrais reprendre à mon compte :
"La participation active des avocats, je dirais même passionnée, à l'œuvre de la justice, fait de votre profession un des piliers sur lesquels s'appuie toute société démocratique respectueuse des Droits de l'Homme. Vous accomplissez une mission difficile, exigeante, mais essentielle dans notre République. C'est précisément ce qui vous rend indispensable."
Alors pourquoi, pourquoi avons-nous dû passer autant de temps au cours de cette année à devoir expliquer, ré expliquer que l'avocat n'est pas "le bavard" à la Daumier comme trop de gens, y compris dans votre sérail, se le figurent encore.
Mes propos vous sembleront peut-être durs, mais voyez-vous Monsieur le Ministre, l'apanage de la FNUJA, de la jeunesse, c'est de tout oser, de n'avoir peur de rien, sauf peut-être de la bêtise et de l'inertie, de n'être arrêté par aucun tabou, de pouvoir dire Non, mais aussi de savoir dire Oui.
La force de la FNUJA, c'est d'être cela, et plus encore.
C'est revendiquer les vers de Ronsard :
"Le vrai trésor de l'homme est la verte jeunesse,
Le reste de nos ans ne sont que des hivers ".
Notre apanage, c'est encore d'être le 1er Syndicat d'avocats en France par le nombre mais aussi, la représentativité, et surtout la volonté.
La volonté d'avancer, de construire un monde plus juste où le droit sera enfin considéré comme la valeur de référence et non comme une somme de barrières construites par l'homme contre l'Homme.
De contribuer au développement durable dans un monde où l'avocat sera perçu par les citoyens comme le professionnel indispensable, pour défendre bien sûr, mais aussi pour conseiller.
D'être enfin reconnu par les pouvoirs publics et les dirigeants politiques de notre pays comme des partenaires pour construire, non pas un simple juge de proximité, mais une république des proximités plus noble et plus sereine.
L'apanage des milliers de jeunes avocats qui sont unis au sein de notre FNUJA, c'est d'être impertinent.
C'est de vous dire tout simplement ce que nous pensons avec la sérénité des gens qui savent qu'ils disent vrai car ils ne sont bridés par aucune règle hiérarchique ni aucun lien les asservissant à un pouvoir supérieur.
Notre force, c'est d'être capable de critiquer mais aussi de proposer, de respecter et même quelques fois de remercier.
Sincèrement, j'ai beaucoup d'estime pour les interlocuteurs que nous avons eus tout au long de l'année.
Votre Cabinet, Monsieur Patrick HUBERT, Monsieur INGAL-MONTAGNIER jusqu'à sa récente promotion, Madame CHADELAT, Monsieur HENRIOT, Monsieur MULLER, ou bien encore Messieurs Marc GUILLAUME et Jean-Claude MARIN, Directeurs des Affaires Civiles et des Affaires Criminelles que je salue. Une équipe brillante, à l'écoute et active, qui a su conquérir notre estime.
Des remerciements :
- pour le texte sur la profession que nous attendions depuis des années : enfin une nouvelle formation de qualité si, ensemble, nous préparons le plus dur, c'est-à-dire les décrets d'application qui définiront le contenu que nous voulons donner à cette formation,
- pour les nouveaux pouvoirs donnés au CNB,
- pour le droit de vote aux avocats dès la prestation de serment,
- pour votre réactivité sur la confidentialité de nos correspondances.
Bravo aussi pour avoir eu le courage rare de reconnaître que vous vous étiez trompé.
Vous êtes revenu sur votre note d'orientation qui remettait en cause la présence de l'avocat à la 1ère heure de la garde à vue en indiquant publiquement que vous ne toucheriez pas à cette avancée incontestable pour les droits de la défense.
Et là, quelqu'un qui viendrait de nous rejoindre, à m'entendre, penserait que nous allons conclure. Pas le discours, bien sûr, … mais notre idylle naissante.
A l'instar du célèbre Jean-Claude Dus dans Les Bronzés font du ski, quelqu'un de malintentionné pourrait penser que " sur un malentendu, nous allons conclure ".
Loin de moi l'idée de contredire mes auteurs fétiches.
Mais ce serait effectivement un grave malentendu.
Pourquoi la classe politique de notre pays nourrit-elle encore tant de suspicion à l'égard des avocats, de leur secret professionnel ?
Regardez-nous Monsieur le Ministre : Vous avez là la profession d'aujourd'hui mais aussi celle de demain. Voyez-vous ici de dangereux délinquants, des complices de la criminalité en bande ? Une profession qui se serait toute entière organisée autour d'un secret professionnel dans le seul but d'aider ses clients à frauder ?
Non, Monsieur le Ministre. Notre secret n'est pas là pour nous protéger, mais pour que demain comme hier, nous puissions continuer à recueillir la confidence de ceux qui nous font confiance.
Les jeunes avocats refusent que le Gouvernement ou les parlementaires, puissent les soupçonner de quelque manigance machiavélique qui n'existe que dans les mauvais feuilletons américains ou dans des cas tellement rares que nous sommes les premiers à réagir, à sévir et à exclure.
Je sais que la Chancellerie travaille actuellement à la transposition dans notre droit national de la déclaration de soupçon prévue dans la directive blanchiment.
Que Bercy voudrait, au prétexte de l'Europe, faire de nous des laquets de l'administration fiscale en nous obligeant à dénoncer nos clients.
Cela n'est pas tolérable.
Sincèrement Monsieur le Ministre, est-il sérieux en France, en 2003, avec la qualité des règles et contraintes que la profession d'avocat a su s'auto-imposer depuis des siècles de vouloir nous contraindre à dénoncer nos clients, à quelque étape que ce soit de nos relations professionnelles ?
Et puis, je ne crois pas avoir besoin de rappeler que la divulgation du secret professionnel est pénalement sanctionnée. On nous inviterait donc à commettre un délit pour nous soumettre à une directive communautaire ?
Et qu'on ne nous réponde pas, Monsieur le Ministre, que la transposition fera sortir cette ignominie du champ de l'incrimination.
On ne peut concevoir en effet qu'une question si fondamentale se résume à la suppression d'un alinéa du Code Pénal.
Car il s'agit bien d'une question fondamentale.
Certes, la réflexion actuelle propose de distinguer entre le juridique et le judiciaire, voire même entre la consultation juridique et la rédaction d'actes.
Mais nos concitoyens comprendront-ils la différence entre la rédaction d'acte et le conseil.
Ils comprennent déjà mal celle entre le contentieux et le conseil.
La brèche qui s'ouvrirait ainsi est dramatique, non seulement pour notre profession, mais surtout pour l'Etat de droit, pour la démocratie.
Elle constitue une première étape sur laquelle il ne sera plus possible de revenir et qui contribuera à la banalisation de la prestation de services juridiques.
Il est indispensable que vous portiez notre juste combat auprès de Monsieur le 1er Ministre.
Que vous vous fassiez l'interprète, le défenseur de notre détermination absolue.
Prenez-y garde, Monsieur le Ministre, avant que les Jeunes avocats ne fassent leur le propos d'Alain :
"Comme la Jeunesse se jette aisément aux périls, dans les sauvetages, dans la révolte, dans la guerre on l'a vu, on le voit, on le verra".
Le secret professionnel, fondement même de notre indépendance et pilier de notre profession est un sujet sur lequel aucun avocat n'acceptera jamais de transiger.
***
Critique toujours à propos de votre dernier projet de loi portant adaptation de la justice, et non plus seulement de ses moyens, aux évolutions de la criminalité.
Vous avez voulu engager une réforme afin que l'institution judiciaire soit en mesure de faire face aux nouvelles manifestations de la délinquance et de la criminalité que connaît aujourd'hui notre société.
Qui pourrait déclarer qu'il est contre de telles ambitions ?
Mais en faisant de l'accusation le moteur du procès pénal, votre texte modifie profondément notre procédure pénale qui jusqu'alors reposait sur un équilibre, certes insuffisant, entre l'accusation et la défense.
Et c'est justement cet équilibre qui se trouve aujourd'hui fragilisé.
C'est parce que la profession d'avocat est, elle aussi garante de l'Etat de droit et des libertés publiques, qu'elle a dénoncé les conséquences de ce projet en rappelant que si le choix se porte sur une accusation disposant de pouvoirs renforcés, il est indispensable, voire vital, que la défense, elle-même, dispose de moyens lui permettant de s'exercer.
Comme l'a indiqué la profession, une mutation vers l'accusatoire, si tant est qu'elle soit justifiée, ne peut se concevoir que par l'institution concomitante d'un véritable "pôle de défense".
Je note à cet égard, et c'est un bon présage, qu'avocats et magistrats partagent les mêmes craintes et surtout aboutissent aux mêmes conclusions.
Alors, en ces jours de discussion parlementaire, il est indispensable que la Chancellerie ne cède pas à la tentation sécuritaire de certains députés et que vous interveniez vivement pour que cesse cette surenchère sordide où la Convention Européenne des Droits de l'Homme semble avoir été oubliée à jamais.
***
Critique encore pour les efforts budgétaires insuffisants pour l'Aide Juridictionnelle et surtout l'absence de réforme d'ampleur de l'accès au droit.
Et pourtant, sur ce sujet, lorsque vous êtes arrivé place Vendôme, un formidable espoir est né au sein des jeunes avocats qui ne voulaient pas de la fonctionnarisation que les astres ou plutôt les mauvais augures nous prédisaient.
En octobre, à Nice, reprenant presque mot pour mot nos déclarations, vous avez dit haut et fort ce que nous avions crié dans la rue quelques mois auparavant :
"NON à une Justice à deux vitesses"
Vous nous avez promis alors non seulement que nous serions désormais dignement rémunérés pour la mission de services publics que nous assumons au nom de la solidarité nationale mais aussi et surtout que la machine de l'accès au droit, obsolète et compliquée, serait rapidement réformée.
Madame CHADELAT et les délégués de la profession ont fait un travail considérable.
Ils ont travaillé, réfléchi sur l'assurance protection juridique, sur la possibilité de solliciter des honoraires de résultat, … mais malheureusement les finances et la réforme de fond n'ont pas suivi et vous n'avez pas encore proposé une juste indemnisation des missions d'aide juridictionnelle que nous assumons dans l'intérêt général.
Vous nous avez demandé d'aider les victimes des actes les plus graves sans conditions de ressources.
Vous nous avez dit que vous comptiez sur notre profession pour participer au fonctionnement des Services d'Aide aux Victimes d'Urgence (SAVU) et que vous aviez reçu à cet égard des propos encourageants d'un certain nombre d'entre nous.
Oui, nous sommes les premiers à avoir dit clairement que nous étions prêts à nous engager au nom de cette solidarité nationale. Et nous sommes cohérents puisque nous sommes les premiers à le revendiquer.
Mais notre bonne volonté, nos cabinets doivent-ils être systématiquement destinés à être immolés sur l'autel des finances ?
Le paradoxe, Monsieur le Ministre, c'est que l'équation est simple :
- soit notre pays veut une justice de qualité avec un accès au droit égal pour tous, et c'est je crois la volonté de votre Gouvernement. C'est en tout cas la nôtre.
- soit nous continuerons d'avoir une justice au rabais et les déclarations publiques resteront au niveau des déclarations d'intention.
Il faut nous donner les moyens de parvenir à une Justice de qualité.
Je sais que vous croyez dans cette justice plus simple, plus efficace, plus égale et que vous savez le rôle indispensable que doivent avoir les avocats dans cette mission prioritaire.
Vous nous avez dit toute l'estime, le respect et la confiance que vous portiez à notre profession.
C'est parce que je sais que vous croyez à une société qui doit avancer sans faire reculer la justice, que je suis confiant dans le fait que demain vous tiendrez parole et construirez avec les avocats un véritable accès au droit pour le 3ème millénaire.
***
Mais les félicitations et les critiques ne servent à rien si elles ne sont suivies de propositions et d'idées constructives et prospectives. Vous voulez une justice plus juste, plus efficace et plus moderne.
Nous aussi.
Vous voyez notre relation progresse : nous nous découvrons décidément beaucoup de goûts communs. Nous avons déjà commencé à mettre en place avec vous et d'autres ministères des opérations en ce sens.
Mettre les victimes au centre du procès.
Installer le droit au coeur de la cité.
Rapprocher les avocats et les magistrats dans l'exercice de la justice au quotidien. Cela aussi nous le partageons.
Je salue d'ores et déjà ici l'initiative de la Gazette du Palais de créer les 3 et 4 octobre prochains les premiers Entretiens du Palais et de réunir sous votre sceau plusieurs centaines d'avocats et de magistrats désireux de mieux se former ensemble et d'apprendre ainsi à mieux s'apprécier.
Trouver encore les moyens nouveaux pour lutter contre la criminalité et les comportements routiers qui toute l'année brisent des milliers de vies par la folie de quelques inconscients.
Je salue ici à cet égard, Monsieur Rémy HEITZ, Délégué Interministériel à la Sécurité Routière avec lequel nous avons souvent travaillé.
Je ne crois pas qu'il nous appartienne, nous avocats, de dire si la France doit être plus ou moins répressive.
Par contre, ce que je sais, c'est que notre rôle est de vous alerter et d'intervenir quand le pouvoir politique risque de céder à certaines dérives.
Vous voulez une justice plus sévère, plus respectueuse des textes, soit.
Mais donnez-nous les moyens de garantir aux citoyens que cette justice sera juste et égale pour tous.
Comprenez-nous Monsieur le Garde des Sceaux, nous sommes autant citoyen que vous et nous sommes des citoyens vigilants.
Votre Gouvernement est particulièrement sensible au thème de la sécurité.
Soyez assuré que nous veillerons à ce que tout justiciable, prévenu ou victime, bénéficie de la sécurité judiciaire.
De la même manière, nous comptons sur vous pour que très rapidement soit réglée, dans la loi sur la Sécurité Financière, la question des réseaux, de l'interprofessionnalité et plus particulièrement du conflit évident entre le contrôle et le conseil dans les termes constructifs et responsables soutenus par notre profession.
Il ne peut en effet y avoir de compromis lorsqu'il s'agit de principes et de valeurs essentiels, et nous sommes bien ici en présence de valeurs essentielles puisqu'il s'agit de la défense des intérêts de nos concitoyens.
Ensemble nous poursuivrons cette réflexion et la construction de cette réforme nécessaire en refusant toute confusion des genres entre les missions de conseil et de contrôle dont chacun admet maintenant les conséquences dramatiques à tous égards.
***
Vous avez de la chance, Monsieur le Ministre.
Vous avez de la chance car au moment historique où la France, par la voix de son Président, a exprimé haut et fort son attachement au droit et à la justice internationale, vous avez rencontré une profession d'avocat forte et unie.
Une Conférence des Bâtonniers homogène et prospective qui reconnaît à chacun la place qu'il doit occuper sans chercher à accaparer des prérogatives inutiles.
Un Barreau de PARIS en pleine modernisation qui sait la qualité de ses membres et la place primordiale qu'il doit continuer d'occuper au niveau national et international.
Un Conseil National des Barreaux renouvelé dont la légitimité de ses élus est incontestable.
Un Conseil National des Barreaux où les jeunes avocats occupent une place reconnue, où l'ensemble des forces syndicales et ordinales de notre profession accepte enfin de jouer le jeu de l'unité.
Aux trois présidents qui nous ont fait l'honneur de s'exprimer ce matin, et plus particulièrement à Paul Albert IWEINS, 1er Président d'Honneur de la FNUJA, Bâtonnier de PARIS, je dis mon amitié et l'engagement de la FNUJA de travailler à leurs côtés pour moderniser notre profession.
Et puis surtout, nous avons une génération d'avocats qui veut vivre, s'épanouir, participer à la construction de la société de demain.
Songez Monsieur le Ministre : 50 % de notre profession a moins de 40 ans. Vous imaginez la potentialité qu'il y a chez nous.
A l'instar des initiatives, que nous avions commencé à développer avec Monsieur Edouard de Lamaze lorsqu'il était encore DIPL, et que nous développons aujourd'hui avec les jeunes entrepreneurs et le Ministère de Monsieur DUTREIL dont je salue ici le Chef de Cabinet, Monsieur Philip ALLONCLE, nous voulons grandir avec notre pays, nos clients, entreprises.
Car au-delà de nos préoccupations citoyennes, nous sommes confrontés à la réalité économique.
Il semble qu'enfin nos cabinets vont être reconnus comme des entreprises à part entière et bénéficier des dispositions dont jusqu'alors les professions libérales étaient exclues alors qu'elles sont non seulement créatrices de richesses mais encore particulièrement en prise avec la société.
Les premiers travaux lancés par la Commission Nationale de Concertation des Professions Libérales, notamment sur le statut du collaborateur libéral, sont autant de signes prometteurs.
De même, nous voulons travailler avec vous à ce que seront les Cabinets de demain et à la juste place, notamment fiscale en terme d'aide à l'installation, qu'il convient de leur donner.
Pour tout cela et pour plus encore, ayons l'audace de travailler et de bâtir ensemble.
Ensemble, c'est justement tous ensemble que nous parviendrons à relever ces défis.
En cette fin de mois de mai aux parfums de festival de Cannes, qu'il me soit ici permis de sacrifier à cet exercice imposé mais tellement agréable d'associer à ce discours ceux qui ont contribué à faire de la FNUJA ce qu'elle est aujourd'hui et ce qu'elle sera demain et de leur remettre nos Palmes, nos Césars.
• A vous tous, tout d'abord.
Tous les Jeunes avocats de France qui travaillent inlassablement dans leurs Barreaux, à l'accueil des plus jeunes et à la réflexion sur la manière dont nous voulons faire évoluer la profession.
Vous tous qui avez permis à la FNUJA d'être le premier syndicat d'avocats dans ce pays, même si nous aurions pu mieux faire, ne serait-ce que pour ne pas laisser nos amis Jean-François MERIENNE et Michèle ASSOULINE au bas du podium.
• A l'UJA de Grenoble et son Président Michaël Zaïem,
• A ma famille et mes amis sans lesquels je ne serai rien.
• Nos partenaires bien sûr qui contribuent très largement à nos succès : la Gazette du Palais, la MACIF, le Crédit Lyonnais, LEXBASE, E-FORMALITES, l'ANAAFA, et bientôt d'autres.
• Et puis surtout mon bureau : 1 femme, seulement une femme ( !) et 7 hommes.
- Valentine COUDERT tout d'abord : heureusement que tu étais là, Valentine. Tu as su apporter à nos réunions de bureau le charme et l'intelligence.
- Jean-Michel CAMUS : un Secrétaire Général Adjoint de rêve : un homme patient, raisonné, intelligent et prospectif.
- Alain GUIDI : incroyable de rigueur budgétaire et d'intelligence politique. Un homme proche de nos UJA, calme et réactif comme le grand sportif qu'il a toujours été.
- Philippe TOUZET : ce type est une merveille !
Mon seul regret de Président d'Honneur de l'UJA de PARIS et bientôt de la FNUJA, c'est que la barrière mythique des 40 ans nous empêche de l'avoir un jour comme Président.
Dommage que nous ne t'ayons pas découvert avant, Philippe.
Mais tu peux compter sur nous pour continuer à te mettre à contribution sur ces sujets dans lesquels tu excelles comme la structuration de la profession et notre vocation entrepreneuriale.
- Bruno MARGUET : il est partout ; sur tous les fronts. Président d'Honneur de l'UJA de PARIS, Administrateur de l'ANAAFA, de la CREPA, tête de liste et membre du CNB, bientôt candidat à la 1ère Vice Présidence de notre Fédération.
Pour le connaître depuis 10 ans, je peux vous dire que Bruno est un homme remarquable qui aime ses UJA et qui s'engagera corps et âme dans cette aventure exceptionnelle.
- Bruno GALY : comme un paléontologue jubilatoire d'avoir découvert un nouveau tibia d'homo sapiens dans le désert du Kalahari, j'ai découvert cette année un être d'exception. Que les choses soient dites clairement : rien n'aurait pu être fait cette année sans Bruno GALY. En plus de son humour décapant et de sa disponibilité permanente, il a une intelligence politique exceptionnelle et a su réfléchir en temps réel sur tous les projets qui nous ont été soumis, tout en consacrant un temps considérable à notre journal FNUJA Infos.
Enfin, last but not least. Le meilleur pour la fin : celui qui demain va me succéder :
- Jean-Luc MEDINA : Que dire de Jean-Luc : est-ce qu'on fait l'éloge d'un frère ? Jean-Luc est un des hommes et des avocats les plus remarquables qu'il m'ait été donné de rencontrer. Non seulement je n'ai aucune crainte de lui laisser la barre mais je suis certain qu'il contribuera très largement à la construction de notre avenir.
Tout au long de l'année, nous avons travaillé main dans la main, nous avons réfléchi ensemble.
- 365 jours, c'est à la fois très long et très court.
- 1652 heures consacrées à la FNUJA, c'est à la fois plus qu'un temps plein mais aussi trop peu pour accomplir tout ce qu'on voudrait faire.
- 10 comités nationaux animés et réussis avec nos UJA toujours présentes et nombreuses pour travailler, c'est à la fois extraordinaire tant il est toujours difficile de réussir à rassembler à Paris, à Nice ou en Guadeloupe, autant de jeunes confrères représentants de leurs UJAs. Mais c'est tellement insuffisant pour réussir à travailler tous les sujets d'actualité, à examiner tous les textes dès lors qu'ils ne cessent d'arriver et surtout pour réfléchir, construire ensemble la profession de demain. Je suis heureux à cet égard que nous ayons enfin recruté un permanent en la personne d'Emilie RONCHARD.
Vous l'avez compris le sentiment d'un Président qui achève son mandat est forcément multicolore :
- Enthousiaste devant le travail accompli ;
- Reconnaissant des milliers d'heures consacrées par vous tous à la profession et à la réflexion sur la justice de notre pays ;
- Fier d'avoir confirmé la FNUJA à la première place des syndicats d'avocats de notre pays ;
- Impatient de voir se concrétiser les initiatives réfléchies et développées tout au long de cette année :
- la participation des jeunes avocats aux SAVU;
- les mercredis de la création d'entreprises ;
- les Universités d'été des avocats et des magistrats.
- Impatient encore de voir bientôt aboutir la loi sur la profession d'avocat que nous appelons depuis si longtemps : Autant de revendications que la FNUJA a porté depuis des années et qui vont aboutir, c'est maintenant une certitude.
Car vous avez accepté, Monsieur le Ministre, de porter ces réformes parce qu'elles sont simples, justes et légitimes.
***
10 ans :
10 ans au service des jeunes avocats.
10 ans d'une histoire d'amour ininterrompue.
Bientôt je vais aller mais j'ai plaisir à te voir si belle FNUJA.
Tu n'as jamais été aussi forte, aussi jeune.
Tu portes avec merveille les couleurs de la justice et de la liberté.
Demain, avec Jean-Luc, tu auras l'audace de continuer à construire l'avenir, y compris au risque de faire mentir Malraux.
Non, pour toi, l'action ne sera pas manichéenne !
Avocats, magistrats, nous avons définitivement enterré nos querelles stériles.
Construisons ensemble la Justice de demain.
"Amis, qu'est ce qu'une grande vie ?
Sinon une pensée de la jeunesse exécutée par l'âge mûr".
Oui, Monsieur le Garde des Sceaux, revendiquons Vigny, tentons le pari relevons ces défis.
La FNUJA, elle, est prête.
Monsieur le Préfet, Mesdames et Messieurs les Députés, Directeurs, Présidents,
Mesdames et Messieurs les Hauts Magistrats, Bâtonniers,
Distingués Invités,
Chers Présidents d'Honneur de la FNUJA,
Chers Amis,
Je plaide coupable,
Je plaide coupable d'avoir donné mon accord pour un titre de congrès dont jusqu'à ce jour je ne suis pas convaincu d'avoir compris toute la subtilité : "Envie de liens, besoins de droit"
Incontestablement il s'agit d'amour, d'un appel vibrant qui vous est adressé, Monsieur le Ministre,
Oui, il est urgent de nous aimer !
Mais au fait, "Monsieur le Garde des Sceaux : Aimez-vous les avocats ?"
Pour ma part, je pense que OUI.
Mais nous avons eu peur !
Certains d'entre nous ont même eu des doutes.
Rappelez-vous, vous n'étiez pas arrivé depuis deux mois place Vendôme que le premier texte tombait : une première réforme substantielle de la Justice, des modifications importantes pour notre exercice quotidien.
Une forte mobilisation de la profession d'avocats pour vous présenter ses observations, ses commentaires, ses suggestions pour participer à ces efforts de modernisation que vous proposiez et que nous attendions depuis des années.
Pas un mot, pas une idée, pas même la plus petite virgule suggérée par notre profession ne fut retenue.
Et pourtant déjà je sentais dans cette attitude de rejet apparent le désir qui vous animait de nous étreindre.
Parallèlement, le Ministre de l'Intérieur, un de nos confrères certes rendu célèbre pour d'autres raisons que le seul exercice de la profession, délaissait sa robe noire pour un uniforme plus seyant afin de mieux expliquer à la Nation que Justice rime nécessairement avec "police".
Et puis, quelques semaines plus tard, après que les parlementaires aient encore accentué le côté sécuritaire de ces textes, votre Ministère revenait sur le devant de la scène avec la directive blanchiment, la sécurité financière, et nous présentait un nouveau projet pour lutter contre la criminalité organisée.
A nouveau, nos cœurs se sont mis à battre, et très vite nous avons vu rouge.
Songez : dès la note d'orientation envoyée à la profession en novembre 2002, comme une lettre de rupture d'un amour non encore consommé, vous proposiez tout simplement la suppression des avocats à la première heure de la garde à vue !
Tout était là pour conclure rapidement à une absence absolue de désir puisque après le dédain venait la gifle.
Mais là aussi, déjà, je sentais la passion gonfler place Vendôme.
Rompu à la séduction, après avoir feint l'indifférence, vous nous adressiez un signe.
Dans l'ombre de la colonne Vendôme, des femmes et des hommes de confiance travaillant à vos côtés nous laissaient entendre qu'à tout bien réfléchir le charme si désuet de notre profession séculaire commençait à séduire celui que d'aucuns avait déjà catalogué comme indifférent.
Les premiers signes de cet intérêt commençaient à se faire jour.
Vous voulez une nouvelle formation, nous disiez-vous : soit !
Un Conseil National des Barreaux efficace et serein ?
D'accord !
Le droit de vote dès la prestation de serment : pourquoi pas !
Mais que diriez-vous tout simplement d'une nouvelle loi que nous appellerions "loi profession".
Pour tout cela d'accord !
Et plus encore si affinités !
Vous nous aviez donc remarqué !
Vous voyez, je le savais, je l'avais dit.
Déjà, vous aviez remarqué notre sérieux, notre sens du devoir et notre engagement pour la démocratie.
Dès le premier jour, je savais que vous alliez succomber à nos charmes.
Non pas seulement parce que place Beauvau, un homme qui portait la robe dans une vie antérieure avait décidé de nous abandonner, mais surtout parce que nous partageons la même passion pour une république plus juste, plus efficace, où la règle de droit est devenue le nouveau régulateur de notre société.
Où les avocats, parce qu'indépendants depuis des siècles, loyaux et fidèles à leur serment, occupent une place indispensable pour que la démocratie triomphe partout où le droit s'impose.
C'est donc dit Monsieur le Ministre : vous nous aimez !
Non non !
Ne faisons pas d'exégèse talmudique : c'est bien de l'amour.
Mais au fait : cet amour est-il partagé ?
Vous aimons-nous ? Pour être honnête avec vous, je crois que oui … mais le fil est ténu.
En novembre, lorsque nous étions censés avoir des projets communs et que nous pensions, parce que vous nous le disiez, que notre avis comptait, j'ai failli vous écrire une première lettre de rupture lorsque j'ai lu dans votre note que vous envisagiez un avenir sans nous.
J'en veux pour preuve sérieuse cette médiocre tentative de nous exclure de la 1ère heure de garde à vue et en droit pénal, Monsieur le Garde des Sceaux, la tentative aussi est punissable.
Très vite vous avez voulu nous apaiser en nous disant tout le prix que vous attachiez à la défense de nos valeurs même si nous demeurions effrayés par certains points de votre projet comme le changement de cap à 180° vers une procédure accusatoire sans contrepartie réelle pour les droits de la défense.
C'est parce que nous savons qu'au fond de nous-mêmes, vous et nous, partageons justement les mêmes valeurs, que demain vous demanderez au Président de la République d'être témoin de l'engagement de la Chancellerie envers les avocats.
Je sais que vous êtes convaincu, comme élu local d'abord, comme député ensuite et enfin comme Ministre, que le droit est le nouvel instrument régulateur de notre société.
Que le droit, comme le disait le Bâtonnier Francis TEITGEN, est la seule règle transversale de cohésion sociale.
Et Dieu sait si nous en avons besoin de cohésion sociale.
Je sais que vous avez conscience de ce que seuls les avocats peuvent faire comprendre la justice à nos concitoyens et pourront ainsi accompagner les réformes de notre pays.
Vous savez que pour les juges de proximité, pour le plaider coupable, pour le droit des victimes, c'est l'engagement des avocats qui permettra le succès des réformes.
Vous savez que majoritairement les avocats de ce pays, et au premier plan les plus jeunes d'entre eux, sont prêts à l'action, sûrs de la qualité de leur formation, confiants dans leur déontologie, fiers de leur rôle social.
N'avez-vous pas déclaré le 31 janvier 2003 à l'occasion de l'Assemblée Générale de la Conférence des Bâtonniers des mots que je pourrais reprendre à mon compte :
"La participation active des avocats, je dirais même passionnée, à l'œuvre de la justice, fait de votre profession un des piliers sur lesquels s'appuie toute société démocratique respectueuse des Droits de l'Homme. Vous accomplissez une mission difficile, exigeante, mais essentielle dans notre République. C'est précisément ce qui vous rend indispensable."
Alors pourquoi, pourquoi avons-nous dû passer autant de temps au cours de cette année à devoir expliquer, ré expliquer que l'avocat n'est pas "le bavard" à la Daumier comme trop de gens, y compris dans votre sérail, se le figurent encore.
Mes propos vous sembleront peut-être durs, mais voyez-vous Monsieur le Ministre, l'apanage de la FNUJA, de la jeunesse, c'est de tout oser, de n'avoir peur de rien, sauf peut-être de la bêtise et de l'inertie, de n'être arrêté par aucun tabou, de pouvoir dire Non, mais aussi de savoir dire Oui.
La force de la FNUJA, c'est d'être cela, et plus encore.
C'est revendiquer les vers de Ronsard :
"Le vrai trésor de l'homme est la verte jeunesse,
Le reste de nos ans ne sont que des hivers ".
Notre apanage, c'est encore d'être le 1er Syndicat d'avocats en France par le nombre mais aussi, la représentativité, et surtout la volonté.
La volonté d'avancer, de construire un monde plus juste où le droit sera enfin considéré comme la valeur de référence et non comme une somme de barrières construites par l'homme contre l'Homme.
De contribuer au développement durable dans un monde où l'avocat sera perçu par les citoyens comme le professionnel indispensable, pour défendre bien sûr, mais aussi pour conseiller.
D'être enfin reconnu par les pouvoirs publics et les dirigeants politiques de notre pays comme des partenaires pour construire, non pas un simple juge de proximité, mais une république des proximités plus noble et plus sereine.
L'apanage des milliers de jeunes avocats qui sont unis au sein de notre FNUJA, c'est d'être impertinent.
C'est de vous dire tout simplement ce que nous pensons avec la sérénité des gens qui savent qu'ils disent vrai car ils ne sont bridés par aucune règle hiérarchique ni aucun lien les asservissant à un pouvoir supérieur.
Notre force, c'est d'être capable de critiquer mais aussi de proposer, de respecter et même quelques fois de remercier.
Sincèrement, j'ai beaucoup d'estime pour les interlocuteurs que nous avons eus tout au long de l'année.
Votre Cabinet, Monsieur Patrick HUBERT, Monsieur INGAL-MONTAGNIER jusqu'à sa récente promotion, Madame CHADELAT, Monsieur HENRIOT, Monsieur MULLER, ou bien encore Messieurs Marc GUILLAUME et Jean-Claude MARIN, Directeurs des Affaires Civiles et des Affaires Criminelles que je salue. Une équipe brillante, à l'écoute et active, qui a su conquérir notre estime.
Des remerciements :
- pour le texte sur la profession que nous attendions depuis des années : enfin une nouvelle formation de qualité si, ensemble, nous préparons le plus dur, c'est-à-dire les décrets d'application qui définiront le contenu que nous voulons donner à cette formation,
- pour les nouveaux pouvoirs donnés au CNB,
- pour le droit de vote aux avocats dès la prestation de serment,
- pour votre réactivité sur la confidentialité de nos correspondances.
Bravo aussi pour avoir eu le courage rare de reconnaître que vous vous étiez trompé.
Vous êtes revenu sur votre note d'orientation qui remettait en cause la présence de l'avocat à la 1ère heure de la garde à vue en indiquant publiquement que vous ne toucheriez pas à cette avancée incontestable pour les droits de la défense.
Et là, quelqu'un qui viendrait de nous rejoindre, à m'entendre, penserait que nous allons conclure. Pas le discours, bien sûr, … mais notre idylle naissante.
A l'instar du célèbre Jean-Claude Dus dans Les Bronzés font du ski, quelqu'un de malintentionné pourrait penser que " sur un malentendu, nous allons conclure ".
Loin de moi l'idée de contredire mes auteurs fétiches.
Mais ce serait effectivement un grave malentendu.
Pourquoi la classe politique de notre pays nourrit-elle encore tant de suspicion à l'égard des avocats, de leur secret professionnel ?
Regardez-nous Monsieur le Ministre : Vous avez là la profession d'aujourd'hui mais aussi celle de demain. Voyez-vous ici de dangereux délinquants, des complices de la criminalité en bande ? Une profession qui se serait toute entière organisée autour d'un secret professionnel dans le seul but d'aider ses clients à frauder ?
Non, Monsieur le Ministre. Notre secret n'est pas là pour nous protéger, mais pour que demain comme hier, nous puissions continuer à recueillir la confidence de ceux qui nous font confiance.
Les jeunes avocats refusent que le Gouvernement ou les parlementaires, puissent les soupçonner de quelque manigance machiavélique qui n'existe que dans les mauvais feuilletons américains ou dans des cas tellement rares que nous sommes les premiers à réagir, à sévir et à exclure.
Je sais que la Chancellerie travaille actuellement à la transposition dans notre droit national de la déclaration de soupçon prévue dans la directive blanchiment.
Que Bercy voudrait, au prétexte de l'Europe, faire de nous des laquets de l'administration fiscale en nous obligeant à dénoncer nos clients.
Cela n'est pas tolérable.
Sincèrement Monsieur le Ministre, est-il sérieux en France, en 2003, avec la qualité des règles et contraintes que la profession d'avocat a su s'auto-imposer depuis des siècles de vouloir nous contraindre à dénoncer nos clients, à quelque étape que ce soit de nos relations professionnelles ?
Et puis, je ne crois pas avoir besoin de rappeler que la divulgation du secret professionnel est pénalement sanctionnée. On nous inviterait donc à commettre un délit pour nous soumettre à une directive communautaire ?
Et qu'on ne nous réponde pas, Monsieur le Ministre, que la transposition fera sortir cette ignominie du champ de l'incrimination.
On ne peut concevoir en effet qu'une question si fondamentale se résume à la suppression d'un alinéa du Code Pénal.
Car il s'agit bien d'une question fondamentale.
Certes, la réflexion actuelle propose de distinguer entre le juridique et le judiciaire, voire même entre la consultation juridique et la rédaction d'actes.
Mais nos concitoyens comprendront-ils la différence entre la rédaction d'acte et le conseil.
Ils comprennent déjà mal celle entre le contentieux et le conseil.
La brèche qui s'ouvrirait ainsi est dramatique, non seulement pour notre profession, mais surtout pour l'Etat de droit, pour la démocratie.
Elle constitue une première étape sur laquelle il ne sera plus possible de revenir et qui contribuera à la banalisation de la prestation de services juridiques.
Il est indispensable que vous portiez notre juste combat auprès de Monsieur le 1er Ministre.
Que vous vous fassiez l'interprète, le défenseur de notre détermination absolue.
Prenez-y garde, Monsieur le Ministre, avant que les Jeunes avocats ne fassent leur le propos d'Alain :
"Comme la Jeunesse se jette aisément aux périls, dans les sauvetages, dans la révolte, dans la guerre on l'a vu, on le voit, on le verra".
Le secret professionnel, fondement même de notre indépendance et pilier de notre profession est un sujet sur lequel aucun avocat n'acceptera jamais de transiger.
***
Critique toujours à propos de votre dernier projet de loi portant adaptation de la justice, et non plus seulement de ses moyens, aux évolutions de la criminalité.
Vous avez voulu engager une réforme afin que l'institution judiciaire soit en mesure de faire face aux nouvelles manifestations de la délinquance et de la criminalité que connaît aujourd'hui notre société.
Qui pourrait déclarer qu'il est contre de telles ambitions ?
Mais en faisant de l'accusation le moteur du procès pénal, votre texte modifie profondément notre procédure pénale qui jusqu'alors reposait sur un équilibre, certes insuffisant, entre l'accusation et la défense.
Et c'est justement cet équilibre qui se trouve aujourd'hui fragilisé.
C'est parce que la profession d'avocat est, elle aussi garante de l'Etat de droit et des libertés publiques, qu'elle a dénoncé les conséquences de ce projet en rappelant que si le choix se porte sur une accusation disposant de pouvoirs renforcés, il est indispensable, voire vital, que la défense, elle-même, dispose de moyens lui permettant de s'exercer.
Comme l'a indiqué la profession, une mutation vers l'accusatoire, si tant est qu'elle soit justifiée, ne peut se concevoir que par l'institution concomitante d'un véritable "pôle de défense".
Je note à cet égard, et c'est un bon présage, qu'avocats et magistrats partagent les mêmes craintes et surtout aboutissent aux mêmes conclusions.
Alors, en ces jours de discussion parlementaire, il est indispensable que la Chancellerie ne cède pas à la tentation sécuritaire de certains députés et que vous interveniez vivement pour que cesse cette surenchère sordide où la Convention Européenne des Droits de l'Homme semble avoir été oubliée à jamais.
***
Critique encore pour les efforts budgétaires insuffisants pour l'Aide Juridictionnelle et surtout l'absence de réforme d'ampleur de l'accès au droit.
Et pourtant, sur ce sujet, lorsque vous êtes arrivé place Vendôme, un formidable espoir est né au sein des jeunes avocats qui ne voulaient pas de la fonctionnarisation que les astres ou plutôt les mauvais augures nous prédisaient.
En octobre, à Nice, reprenant presque mot pour mot nos déclarations, vous avez dit haut et fort ce que nous avions crié dans la rue quelques mois auparavant :
"NON à une Justice à deux vitesses"
Vous nous avez promis alors non seulement que nous serions désormais dignement rémunérés pour la mission de services publics que nous assumons au nom de la solidarité nationale mais aussi et surtout que la machine de l'accès au droit, obsolète et compliquée, serait rapidement réformée.
Madame CHADELAT et les délégués de la profession ont fait un travail considérable.
Ils ont travaillé, réfléchi sur l'assurance protection juridique, sur la possibilité de solliciter des honoraires de résultat, … mais malheureusement les finances et la réforme de fond n'ont pas suivi et vous n'avez pas encore proposé une juste indemnisation des missions d'aide juridictionnelle que nous assumons dans l'intérêt général.
Vous nous avez demandé d'aider les victimes des actes les plus graves sans conditions de ressources.
Vous nous avez dit que vous comptiez sur notre profession pour participer au fonctionnement des Services d'Aide aux Victimes d'Urgence (SAVU) et que vous aviez reçu à cet égard des propos encourageants d'un certain nombre d'entre nous.
Oui, nous sommes les premiers à avoir dit clairement que nous étions prêts à nous engager au nom de cette solidarité nationale. Et nous sommes cohérents puisque nous sommes les premiers à le revendiquer.
Mais notre bonne volonté, nos cabinets doivent-ils être systématiquement destinés à être immolés sur l'autel des finances ?
Le paradoxe, Monsieur le Ministre, c'est que l'équation est simple :
- soit notre pays veut une justice de qualité avec un accès au droit égal pour tous, et c'est je crois la volonté de votre Gouvernement. C'est en tout cas la nôtre.
- soit nous continuerons d'avoir une justice au rabais et les déclarations publiques resteront au niveau des déclarations d'intention.
Il faut nous donner les moyens de parvenir à une Justice de qualité.
Je sais que vous croyez dans cette justice plus simple, plus efficace, plus égale et que vous savez le rôle indispensable que doivent avoir les avocats dans cette mission prioritaire.
Vous nous avez dit toute l'estime, le respect et la confiance que vous portiez à notre profession.
C'est parce que je sais que vous croyez à une société qui doit avancer sans faire reculer la justice, que je suis confiant dans le fait que demain vous tiendrez parole et construirez avec les avocats un véritable accès au droit pour le 3ème millénaire.
***
Mais les félicitations et les critiques ne servent à rien si elles ne sont suivies de propositions et d'idées constructives et prospectives. Vous voulez une justice plus juste, plus efficace et plus moderne.
Nous aussi.
Vous voyez notre relation progresse : nous nous découvrons décidément beaucoup de goûts communs. Nous avons déjà commencé à mettre en place avec vous et d'autres ministères des opérations en ce sens.
Mettre les victimes au centre du procès.
Installer le droit au coeur de la cité.
Rapprocher les avocats et les magistrats dans l'exercice de la justice au quotidien. Cela aussi nous le partageons.
Je salue d'ores et déjà ici l'initiative de la Gazette du Palais de créer les 3 et 4 octobre prochains les premiers Entretiens du Palais et de réunir sous votre sceau plusieurs centaines d'avocats et de magistrats désireux de mieux se former ensemble et d'apprendre ainsi à mieux s'apprécier.
Trouver encore les moyens nouveaux pour lutter contre la criminalité et les comportements routiers qui toute l'année brisent des milliers de vies par la folie de quelques inconscients.
Je salue ici à cet égard, Monsieur Rémy HEITZ, Délégué Interministériel à la Sécurité Routière avec lequel nous avons souvent travaillé.
Je ne crois pas qu'il nous appartienne, nous avocats, de dire si la France doit être plus ou moins répressive.
Par contre, ce que je sais, c'est que notre rôle est de vous alerter et d'intervenir quand le pouvoir politique risque de céder à certaines dérives.
Vous voulez une justice plus sévère, plus respectueuse des textes, soit.
Mais donnez-nous les moyens de garantir aux citoyens que cette justice sera juste et égale pour tous.
Comprenez-nous Monsieur le Garde des Sceaux, nous sommes autant citoyen que vous et nous sommes des citoyens vigilants.
Votre Gouvernement est particulièrement sensible au thème de la sécurité.
Soyez assuré que nous veillerons à ce que tout justiciable, prévenu ou victime, bénéficie de la sécurité judiciaire.
De la même manière, nous comptons sur vous pour que très rapidement soit réglée, dans la loi sur la Sécurité Financière, la question des réseaux, de l'interprofessionnalité et plus particulièrement du conflit évident entre le contrôle et le conseil dans les termes constructifs et responsables soutenus par notre profession.
Il ne peut en effet y avoir de compromis lorsqu'il s'agit de principes et de valeurs essentiels, et nous sommes bien ici en présence de valeurs essentielles puisqu'il s'agit de la défense des intérêts de nos concitoyens.
Ensemble nous poursuivrons cette réflexion et la construction de cette réforme nécessaire en refusant toute confusion des genres entre les missions de conseil et de contrôle dont chacun admet maintenant les conséquences dramatiques à tous égards.
***
Vous avez de la chance, Monsieur le Ministre.
Vous avez de la chance car au moment historique où la France, par la voix de son Président, a exprimé haut et fort son attachement au droit et à la justice internationale, vous avez rencontré une profession d'avocat forte et unie.
Une Conférence des Bâtonniers homogène et prospective qui reconnaît à chacun la place qu'il doit occuper sans chercher à accaparer des prérogatives inutiles.
Un Barreau de PARIS en pleine modernisation qui sait la qualité de ses membres et la place primordiale qu'il doit continuer d'occuper au niveau national et international.
Un Conseil National des Barreaux renouvelé dont la légitimité de ses élus est incontestable.
Un Conseil National des Barreaux où les jeunes avocats occupent une place reconnue, où l'ensemble des forces syndicales et ordinales de notre profession accepte enfin de jouer le jeu de l'unité.
Aux trois présidents qui nous ont fait l'honneur de s'exprimer ce matin, et plus particulièrement à Paul Albert IWEINS, 1er Président d'Honneur de la FNUJA, Bâtonnier de PARIS, je dis mon amitié et l'engagement de la FNUJA de travailler à leurs côtés pour moderniser notre profession.
Et puis surtout, nous avons une génération d'avocats qui veut vivre, s'épanouir, participer à la construction de la société de demain.
Songez Monsieur le Ministre : 50 % de notre profession a moins de 40 ans. Vous imaginez la potentialité qu'il y a chez nous.
A l'instar des initiatives, que nous avions commencé à développer avec Monsieur Edouard de Lamaze lorsqu'il était encore DIPL, et que nous développons aujourd'hui avec les jeunes entrepreneurs et le Ministère de Monsieur DUTREIL dont je salue ici le Chef de Cabinet, Monsieur Philip ALLONCLE, nous voulons grandir avec notre pays, nos clients, entreprises.
Car au-delà de nos préoccupations citoyennes, nous sommes confrontés à la réalité économique.
Il semble qu'enfin nos cabinets vont être reconnus comme des entreprises à part entière et bénéficier des dispositions dont jusqu'alors les professions libérales étaient exclues alors qu'elles sont non seulement créatrices de richesses mais encore particulièrement en prise avec la société.
Les premiers travaux lancés par la Commission Nationale de Concertation des Professions Libérales, notamment sur le statut du collaborateur libéral, sont autant de signes prometteurs.
De même, nous voulons travailler avec vous à ce que seront les Cabinets de demain et à la juste place, notamment fiscale en terme d'aide à l'installation, qu'il convient de leur donner.
Pour tout cela et pour plus encore, ayons l'audace de travailler et de bâtir ensemble.
Ensemble, c'est justement tous ensemble que nous parviendrons à relever ces défis.
En cette fin de mois de mai aux parfums de festival de Cannes, qu'il me soit ici permis de sacrifier à cet exercice imposé mais tellement agréable d'associer à ce discours ceux qui ont contribué à faire de la FNUJA ce qu'elle est aujourd'hui et ce qu'elle sera demain et de leur remettre nos Palmes, nos Césars.
• A vous tous, tout d'abord.
Tous les Jeunes avocats de France qui travaillent inlassablement dans leurs Barreaux, à l'accueil des plus jeunes et à la réflexion sur la manière dont nous voulons faire évoluer la profession.
Vous tous qui avez permis à la FNUJA d'être le premier syndicat d'avocats dans ce pays, même si nous aurions pu mieux faire, ne serait-ce que pour ne pas laisser nos amis Jean-François MERIENNE et Michèle ASSOULINE au bas du podium.
• A l'UJA de Grenoble et son Président Michaël Zaïem,
• A ma famille et mes amis sans lesquels je ne serai rien.
• Nos partenaires bien sûr qui contribuent très largement à nos succès : la Gazette du Palais, la MACIF, le Crédit Lyonnais, LEXBASE, E-FORMALITES, l'ANAAFA, et bientôt d'autres.
• Et puis surtout mon bureau : 1 femme, seulement une femme ( !) et 7 hommes.
- Valentine COUDERT tout d'abord : heureusement que tu étais là, Valentine. Tu as su apporter à nos réunions de bureau le charme et l'intelligence.
- Jean-Michel CAMUS : un Secrétaire Général Adjoint de rêve : un homme patient, raisonné, intelligent et prospectif.
- Alain GUIDI : incroyable de rigueur budgétaire et d'intelligence politique. Un homme proche de nos UJA, calme et réactif comme le grand sportif qu'il a toujours été.
- Philippe TOUZET : ce type est une merveille !
Mon seul regret de Président d'Honneur de l'UJA de PARIS et bientôt de la FNUJA, c'est que la barrière mythique des 40 ans nous empêche de l'avoir un jour comme Président.
Dommage que nous ne t'ayons pas découvert avant, Philippe.
Mais tu peux compter sur nous pour continuer à te mettre à contribution sur ces sujets dans lesquels tu excelles comme la structuration de la profession et notre vocation entrepreneuriale.
- Bruno MARGUET : il est partout ; sur tous les fronts. Président d'Honneur de l'UJA de PARIS, Administrateur de l'ANAAFA, de la CREPA, tête de liste et membre du CNB, bientôt candidat à la 1ère Vice Présidence de notre Fédération.
Pour le connaître depuis 10 ans, je peux vous dire que Bruno est un homme remarquable qui aime ses UJA et qui s'engagera corps et âme dans cette aventure exceptionnelle.
- Bruno GALY : comme un paléontologue jubilatoire d'avoir découvert un nouveau tibia d'homo sapiens dans le désert du Kalahari, j'ai découvert cette année un être d'exception. Que les choses soient dites clairement : rien n'aurait pu être fait cette année sans Bruno GALY. En plus de son humour décapant et de sa disponibilité permanente, il a une intelligence politique exceptionnelle et a su réfléchir en temps réel sur tous les projets qui nous ont été soumis, tout en consacrant un temps considérable à notre journal FNUJA Infos.
Enfin, last but not least. Le meilleur pour la fin : celui qui demain va me succéder :
- Jean-Luc MEDINA : Que dire de Jean-Luc : est-ce qu'on fait l'éloge d'un frère ? Jean-Luc est un des hommes et des avocats les plus remarquables qu'il m'ait été donné de rencontrer. Non seulement je n'ai aucune crainte de lui laisser la barre mais je suis certain qu'il contribuera très largement à la construction de notre avenir.
Tout au long de l'année, nous avons travaillé main dans la main, nous avons réfléchi ensemble.
- 365 jours, c'est à la fois très long et très court.
- 1652 heures consacrées à la FNUJA, c'est à la fois plus qu'un temps plein mais aussi trop peu pour accomplir tout ce qu'on voudrait faire.
- 10 comités nationaux animés et réussis avec nos UJA toujours présentes et nombreuses pour travailler, c'est à la fois extraordinaire tant il est toujours difficile de réussir à rassembler à Paris, à Nice ou en Guadeloupe, autant de jeunes confrères représentants de leurs UJAs. Mais c'est tellement insuffisant pour réussir à travailler tous les sujets d'actualité, à examiner tous les textes dès lors qu'ils ne cessent d'arriver et surtout pour réfléchir, construire ensemble la profession de demain. Je suis heureux à cet égard que nous ayons enfin recruté un permanent en la personne d'Emilie RONCHARD.
Vous l'avez compris le sentiment d'un Président qui achève son mandat est forcément multicolore :
- Enthousiaste devant le travail accompli ;
- Reconnaissant des milliers d'heures consacrées par vous tous à la profession et à la réflexion sur la justice de notre pays ;
- Fier d'avoir confirmé la FNUJA à la première place des syndicats d'avocats de notre pays ;
- Impatient de voir se concrétiser les initiatives réfléchies et développées tout au long de cette année :
- la participation des jeunes avocats aux SAVU;
- les mercredis de la création d'entreprises ;
- les Universités d'été des avocats et des magistrats.
- Impatient encore de voir bientôt aboutir la loi sur la profession d'avocat que nous appelons depuis si longtemps : Autant de revendications que la FNUJA a porté depuis des années et qui vont aboutir, c'est maintenant une certitude.
Car vous avez accepté, Monsieur le Ministre, de porter ces réformes parce qu'elles sont simples, justes et légitimes.
***
10 ans :
10 ans au service des jeunes avocats.
10 ans d'une histoire d'amour ininterrompue.
Bientôt je vais aller mais j'ai plaisir à te voir si belle FNUJA.
Tu n'as jamais été aussi forte, aussi jeune.
Tu portes avec merveille les couleurs de la justice et de la liberté.
Demain, avec Jean-Luc, tu auras l'audace de continuer à construire l'avenir, y compris au risque de faire mentir Malraux.
Non, pour toi, l'action ne sera pas manichéenne !
Avocats, magistrats, nous avons définitivement enterré nos querelles stériles.
Construisons ensemble la Justice de demain.
"Amis, qu'est ce qu'une grande vie ?
Sinon une pensée de la jeunesse exécutée par l'âge mûr".
Oui, Monsieur le Garde des Sceaux, revendiquons Vigny, tentons le pari relevons ces défis.
La FNUJA, elle, est prête.