Jean Bonnard nous a quittés le mois dernier, dans la parfaite discrétion qui marqua toute son existence.
Jean Bonnard fut un pionnier.
Tout jeune avocat, il s’était rapproché d’un groupe de ses jeunes confrères, qui ont pour noms Paul Bouchet, Jean Delay et Yves Berger, avec lesquels il va exercer en commun dans des locaux qui ne sont le domicile d’aucun.
On ne le jalouse pas, parce que l’aimable Salle des Pas Perdus de Lyon se dit qu’une réunion de zéros ne fera jamais que zéro !
Mais, lorsque la loi autorise enfin la création de sociétés civiles professionnelles, ce sont ceux-là mêmes qui constitueront en France la première SCP.
Lauréat des facultés de droit, il organisa la création d’un secteur de droit public, que l’on vante encore aujourd’hui. C’était une avancée certaine à une époque où les conseils donnés aux collectivités locales étaient l’apanage exclusif des Préfets et des Trésoriers Payeurs Généraux. Que venait donc faire un avocat en ces milieux, sinon apporter quelque agitation et son incompétence ? Fort heureusement pour lui, et pour nous, cette incompétence connaîtra quelques succès, au point que fut consacrée rapidement sa renommée.
Jean Bonnard était assurément un pionnier.
Il le fut encore dans son intérêt pour les déshérités. Certains de ses associés osaient fréquenter les juridictions dites inférieures, tels les conseils de prud’hommes, jusque là parfois ignorés par le barreau. Il se tourna très tôt vers les gens du voyage à qui, des dizaines d’années durant, il prodiguera ses conseils y compris en faisant partie de leurs instances, notamment au sein de l’ARTAG.
Pionnier, il le fut encore lorsque, aux côtés de Paul Bouchet, il sut défendre des causes particulièrement difficiles pendant la guerre d’Algérie.
Dans un tout autre domaine, pionnier encore, il participa au sauvetage du Château de Goutelas dans le but de redonner confiance à la région du Forez et de donner courage, en un lieu propice, à une réflexion sur la justice dont l’influence, durant des années, fut d’une ampleur nationale.
Il y réunit nombre de nos confrères et les membres de l’UJA se rappellent les invitations qu’ils reçurent pour partager des week-ends difficiles par leur rigueur et célèbres par leur enthousiasme.
Ce n’est point l’ambition qui le fit postuler à la Présidence de la FNUJA, mais le désir de servir en participant à cette réflexion collective, devenue permanente, au sein de notre fédération.
Ce fut un honneur pour moi d’avoir un tel successeur.
Et c’est ce même désir du bien commun qui le fit accéder au bâtonnat du Barreau de Lyon.
Il y organisa notamment une journée particulièrement réussie sur la publicité. C’était il y a 20 ans.
Jean Bonnard est devenu avocat honoraire en 2000. Il a manifesté jusqu’au bout une activité soutenue en qualité de membre de la commission nationale pour la déontologie et la sécurité, commission présidée pendant de longues années par Pierre Truche.
Il savait aussi veiller à nos lendemains. Il forma ses successeurs et l’UJA, qui lui doit assurément beaucoup.
C’est ainsi que Jean-Michel Ghinsberg fut également un Président créatif et efficace.
C’est lui qui m’a fourni les éléments essentiels pour ces propos d’adieu et il faut y associer la présence active de ses associés, notamment de Robert Guillaumond.
A Claude, son épouse, à ses trois filles, à toute sa famille, notre Fédération adresse l’expression de sa pensée présente.
Très fidèlement et admirativement.
Jean-Claude WOOG
Ancien Président de la FNUJA
Ancien Président de l'UJA de PARIS
Ancien membre du Conseil de l'Ordre du Barreau de PARIS
Jean Bonnard fut un pionnier.
Tout jeune avocat, il s’était rapproché d’un groupe de ses jeunes confrères, qui ont pour noms Paul Bouchet, Jean Delay et Yves Berger, avec lesquels il va exercer en commun dans des locaux qui ne sont le domicile d’aucun.
On ne le jalouse pas, parce que l’aimable Salle des Pas Perdus de Lyon se dit qu’une réunion de zéros ne fera jamais que zéro !
Mais, lorsque la loi autorise enfin la création de sociétés civiles professionnelles, ce sont ceux-là mêmes qui constitueront en France la première SCP.
Lauréat des facultés de droit, il organisa la création d’un secteur de droit public, que l’on vante encore aujourd’hui. C’était une avancée certaine à une époque où les conseils donnés aux collectivités locales étaient l’apanage exclusif des Préfets et des Trésoriers Payeurs Généraux. Que venait donc faire un avocat en ces milieux, sinon apporter quelque agitation et son incompétence ? Fort heureusement pour lui, et pour nous, cette incompétence connaîtra quelques succès, au point que fut consacrée rapidement sa renommée.
Jean Bonnard était assurément un pionnier.
Il le fut encore dans son intérêt pour les déshérités. Certains de ses associés osaient fréquenter les juridictions dites inférieures, tels les conseils de prud’hommes, jusque là parfois ignorés par le barreau. Il se tourna très tôt vers les gens du voyage à qui, des dizaines d’années durant, il prodiguera ses conseils y compris en faisant partie de leurs instances, notamment au sein de l’ARTAG.
Pionnier, il le fut encore lorsque, aux côtés de Paul Bouchet, il sut défendre des causes particulièrement difficiles pendant la guerre d’Algérie.
Dans un tout autre domaine, pionnier encore, il participa au sauvetage du Château de Goutelas dans le but de redonner confiance à la région du Forez et de donner courage, en un lieu propice, à une réflexion sur la justice dont l’influence, durant des années, fut d’une ampleur nationale.
Il y réunit nombre de nos confrères et les membres de l’UJA se rappellent les invitations qu’ils reçurent pour partager des week-ends difficiles par leur rigueur et célèbres par leur enthousiasme.
Ce n’est point l’ambition qui le fit postuler à la Présidence de la FNUJA, mais le désir de servir en participant à cette réflexion collective, devenue permanente, au sein de notre fédération.
Ce fut un honneur pour moi d’avoir un tel successeur.
Et c’est ce même désir du bien commun qui le fit accéder au bâtonnat du Barreau de Lyon.
Il y organisa notamment une journée particulièrement réussie sur la publicité. C’était il y a 20 ans.
Jean Bonnard est devenu avocat honoraire en 2000. Il a manifesté jusqu’au bout une activité soutenue en qualité de membre de la commission nationale pour la déontologie et la sécurité, commission présidée pendant de longues années par Pierre Truche.
Il savait aussi veiller à nos lendemains. Il forma ses successeurs et l’UJA, qui lui doit assurément beaucoup.
C’est ainsi que Jean-Michel Ghinsberg fut également un Président créatif et efficace.
C’est lui qui m’a fourni les éléments essentiels pour ces propos d’adieu et il faut y associer la présence active de ses associés, notamment de Robert Guillaumond.
A Claude, son épouse, à ses trois filles, à toute sa famille, notre Fédération adresse l’expression de sa pensée présente.
Très fidèlement et admirativement.
Jean-Claude WOOG
Ancien Président de la FNUJA
Ancien Président de l'UJA de PARIS
Ancien membre du Conseil de l'Ordre du Barreau de PARIS