Alors que l’Union syndicale des magistrats dénombre 170 tribunaux et cours d’appel en grève (sur un total de 195), les avocats expriment leur solidarité face au mouvement.
Les propos de Nicolas Sarkozy du 3 mars dernier n’ont pas laissé de marbre les plaideurs. Réagissant à cette déclaration, le Conseil national des barreaux (CNB) a estimé que « l’Etat ne pouvait pas blâmer le fonctionnement d’une justice à laquelle il n’alloue pas les moyens humains et matériels indispensables à son fonctionnement ».
De son côté, la Fédération nationale de l'Union des Jeunes Avocats (FNUJA) a considéré que les propos du président de la République « s’inscrivaient en violation manifeste, tout à la fois, du principe de la séparation des pouvoirs et de celui de la présomption d’innocence ».
Enfin, la Conférence des bâtonniers a invité les barreaux et les avocats à s'associer au mouvement de grève initié par les magistrats ce jeudi 10 février 2011 et à participer aux manifestations organisées ce jour là.
Pour mémoire, sans attendre les conclusions des rapports d’inspection, le président de la République avait déclaré à propos de Tony Meilhon, suspecté du meurtre de Laetitia Perrais en Loire-Antlantique : « Quand on laisse sortir de prison un individu comme le présumé coupable sans s’assurer qu’il sera suivi d’un conseiller d’insertion, c’est une faute. Ceux qui ont couvert ou laissé faire cette faute seront sanctionnés, c’est la règle ». Ce discours avait immédiatement provoqué la colère des magistrats et des forces de police.
Laurence Garnerie