L'action dans l'intérêt collectif de la Profession

Mardi 29 Janvier 2013

Le 8 décembre 2012, le Comité de la FNUJA a décidé de présenter une candidature à la présidence du Conseil National des Barreaux -le mandat se renouvelant chaque année en janvier-: une candidature pour l'institution, une candidature pour la profession.

L'évidence de la candidature est apparue dès les premiers mois de mandature avec le constat amer d'un dysfonctionnement de notre institution à raison, disons le, du comportement invraisemblable de certains ne prenant pas la mesure de leurs responsabilités, allant même jusqu'à nier les travaux et la souveraineté de l'assemblée ; dysfonctionnement ayant des conséquences insupportables, tant dans les rapports de la profession avec les pouvoirs publics, que pour l'avancée de travaux essentiels pour l'avenir de la profession.

Comment alors ne pas militer pour un changement radical, avec conscience et détermination, mû par la volonté d'une institution représentative de la profession forte, jouant pleinement son rôle au bénéfice des avocats.

Il ne s'agissait pas de faire une quelconque révolution néfaste aux intérêts de ceux que nous représentons, en contradiction avec nos idées et nos valeurs, mais bien, par l'action, d'être porteur d'un changement salutaire et d'avenir pour la profession.

Pleinement dans son rôle donc, la FNUJA prenait ses responsabilités, ne se résolvant pas à cette situation et n'entendant pas laisser faire sans agir, solution de facilité que d'autres choisissaient alors.

A voir l'intérêt suscité par cette candidature auprès des membres du Conseil National des Barreaux, l'impérieuse nécessité d'un changement était entendue, y compris par le Président du CNB lui-même, candidat à la reconduction, qui lançait alors une contre-offensive remarquée: pour la première fois depuis son élection, il se proposait de recevoir les différents groupes d'élus composant l'assemblée afin d'échanger et "de réfléchir aux manières d’améliorer le fonctionnement de l’institution" (SIC).

Après un an de mandat, à des fins électoralistes certes, il était finalement concerté en ce début d'année 2013 avec les différentes composantes de la profession qui font la vigueur et la force de notre institution.

Il se jouait manifestement un Drôle de drame, dont l’une des répliques les plus célèbres du cinéma français d’avant-guerre serait parfaitement adaptée : "Moi, j’ai dit bizarre… bizarre? Comme c’est étrange…Pourquoi aurais-je dit bizarre… bizarre…".

Toutefois, notre candidature à la présidence du CNB, ne pouvait l'être au prix d'un affaiblissement de l'institution au bénéfice de Vice-présidents de droit, ravis de saisir une telle opportunité pour tenter de vider d'une partie de sa substance le Conseil National des Barreaux.

Or, si nous devions interroger sur la prééminence du Président du CNB, sur sa légitimité et le cadre de sa fonction, puis proposer l'évolution de notre institution représentative comme de sa présidence, il n'était évidemment pas question de remettre en cause la pertinence de son originalité, véritable Parlement de la Profession, mêlant tout à la fois les expériences ordinales et syndicales et assurant une représentativité tant des territoires que des sensibilités diverses de notre Profession.

La FNUJA, prenant une nouvelle fois toutes ses responsabilités, n'a pu donc que tirer les conséquences de la défiance affichée par le Bâtonnier de Paris à l'égard du CNB, proposant à quelques jours de l'élection, par la voix de son Conseil de l'Ordre, la création d'une commission extérieure au CNB dont la composition ne laissait aucun doute sur les conclusions escomptées: un Ordre National entre Bâtonniers de Paris et de Cours d'appel.

Que dire de la justification de cette proposition dont les termes peu amènes restent d'un goût pour le moins douteux : le CNB ne serait pas à même de "réussir une réforme d’envergure portée par une réflexion où l’intérêt collectif de la profession et celui des justiciables primeraient sur la préservation d’intérêts individuels ou catégoriels".

Le discours de candidature se transformait en tribune, une tribune d'unité face à une position quasi sécessionniste et aux coups de boutoirs répétés des promoteurs d'un Ordre National privé des diverses sensibilités qui font la richesse de notre Profession.

Car l’avenir radieux que mérite notre Profession passe par le respect de chacun, comme des diversités, commande l'unité et la cohésion de l'institution représentative de la profession, permettant ainsi aux avocats, tous les avocats, d'être entendus, respectés, soutenus et défendus.

C'est l'application de nos valeurs, le sens de nos actions et la force de nos combats.

Sans relâche la FNUJA continuera à agir dans l'intérêt collectif de la Profession, comme en ce soir d'élection à la présidence du CNB!

Yannick SALA
Président de la FNUJA

Discours_de_Yannick_SALA_-_AG_du_CNB_-_18_janvier_2013.pdf  (144.69 Ko)


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