« Ne nous laissons pas gangréner par l’immobilisme, n’ayons pas peur des grands mouvements de changement, mais saisissons plutôt les nouvelles opportunités qui se présentent à nos cabinets. C’est ici et maintenant que les Jeunes Avocats doivent prendre la profession et son avenir en main ! » : c’est en ces termes que s’est exprimée Emilie CHANDLER au moment de prendre les rênes du syndicat majoritaire de la profession.
Ardennaise, originaire de Charleville-Mézières, parisienne d’adoption et d’exercice, Emilie CHANDLER, qui succède à 33 ans au nancéen Matthieu DULUCQ à la tête des Jeunes Avocats, prête serment au Barreau de Paris en 2009 un DESS de droit de l’entreprise médicale et pharmaceutique (Université de Nancy II) et un DEA d’histoire du droit (Université Paris Sud-Paris XI) en poche.
Après une expérience de 2 ans comme collaboratrice du cabinet Patrick de la Grange, spécialisé en réparation du dommage corporel et en droit médical, elle fonde en 2011 son propre cabinet, CHANDLER AVOCATS, spécialisé en droit de la santé.
« L’avenir de notre profession nous appartient »
A Nancy, où les Jeunes Avocats étaient réunis pour cinq jours de travail, d’échanges et de convivialité sur le thème « La Robe contre-attaque », Emilie CHANDLER a d’emblée donné le ton : « Il nous faut défendre notre profession face aux attaques récurrentes des pouvoirs publics à son égard, et ce dans l'intérêt premier des justiciables ! » Ainsi à propos des atteintes portées au secret professionnel : « Lorsque nos gouvernants nous opposent le secret de l’avocat contre la transparence, il nous est interdit d’osciller d’un mouvement de tête amer car c’est l’essence même de notre métier qui est atteinte, c’est notre serment, notre ADN » ; ou encore lorsque par voie d’amendement, le Barreau apprend que les notaires interviendraient pour homologuer les conventions de divorce par consentement mutuel :« C’est une offense faite à notre profession qui est en mesure d’encadrer ces procédures de bout en bout. Au lieu de cela, nous sommes encore une fois écartés des discussions, et cela n’est pas tolérable ».
« Être présent dans l’ère du numérique »
La nouvelle Présidente a ensuite scandé les enjeux qui rythmeront son mandat, au centre desquels le bouleversement digital sur fond « d’ubérisation » du droit : « A l’heure du numérique et des changements profonds et durables de notre économie, notre profession, chahutée, doit dépasser les clivages et être prospective ». Plus que jamais le Jeune Avocat doit être sur tous les fronts : « le numérique, le présentiel, la compétence au service du client et dans le respect de la déontologie, en lien avec d’autres professions pouvant devenir prescriptrices. ».
Les autres « chantiers » qui attendent Emilie CHANDLER ? La formation initiale et continue, « garante de nos compétences aux yeux du public », le combat pour l’égalité et contre les discriminations, l’AJ, la défense et la sauvegarde du droit à la retraite des Avocats. Autant de sujets ayant donné lieu à Nancy à l’adoption de différentes motions qui serviront de ligne directrice à l'action de son bureau qui sera élu le 4 juin prochain.
C’est l’aixoise Alexandra BOISRAME qui a été désignée premier vice-président, appelée à succéder à Emilie CHANDLER à l'issue du prochain congrès de la FNUJA qui se déroulera à Bastia en mai 2017.