LA FNUJA, réunie en congrès à Bayonne du 09 au 13 mai 2018,
RAPPELLE que dans le cadre de sa campagne, le Président de la République s’était engagé à mettre en place une assurance chômage universelle couvrant tous les actifs-salariés, artisans, commerçants indépendants, entrepreneurs, professions libérales, agriculteurs ;
QU’un rapport de l’IGAS et de l’IGF d’octobre 2017 sur l’ouverture de l’assurance chômage aux indépendants a déterminé trois objectifs : protéger les travailleurs indépendants contre le risque de défaillance de leur entreprise ; répondre aux défis de la dépendance économique à l’égard d’un donneur d’ordre ; rapprocher les protections des salariés et des non-salariés et sécuriser les transitions professionnelles, voire universaliser la protection contre le chômage à tous les actifs ;
CONSTATE que les conditions permettant l’obtention d’une allocation forfaitaire de remplacement sont particulièrement restrictives et n’auront vocation à s’appliquer aux avocats que dans l’hypothèse d’une liquidation judiciaire ;
QU’en conséquence, les avocats risquent de supporter en partie la charge financière d’une mesure dont ils ne profiteront qu’exceptionnellement ;
QU’au surplus, l’allocation forfaitaire de remplacement annoncée par le ministre du travail serait insuffisante, à savoir le versement d’une allocation de 800 € par mois pendant une période de 6 mois ;
REGRETTE que le projet de loi n’ait pas repris les propositions de l’IGAS contenues dans son rapport, notamment quant à la mise en place d’un revenu de soutien pour les travailleurs indépendants ayant un projet de reconversion professionnelle, le projet de loi réservant cette possibilité aux seuls salariés démissionnaires ;
CONSTATE que le projet de loi ne contient aucune disposition relative au problème de la dépendance économique des travailleurs indépendants à l’égard de certains donneurs d’ordre, ces travailleurs étant exposés à une perte importante, y compris temporaire, du revenu d’activité ;
En conséquence,
S’OPPOSE en l’état au projet de loi ;
ET EXHORTE le gouvernement à ouvrir les négociations, notamment avec les représentants de la profession, pour la mise en place d’une assurance chômage effective pour les travailleurs indépendants.