Née à Nantes il y a 35 ans, parisienne d’exercice, Anne-Lise Lebreton, qui succède à Roland Rodriguez (Grasse) à la tête du syndicat majoritaire des avocats, est la première collaboratrice à accéder depuis très longtemps à cette fonction. Tout un symbole pour une profession fortement féminisée et composée pour moitié d'avocats de moins de 40 ans.
Inscrite au Barreau de Paris depuis 2005, titulaire d’un DEA de droit économique et de la communication, Anne-Lise Lebreton exerce depuis 2009 au sein de l’équipe de droit des affaires du cabinet DDP Avocats, dans le cadre de son domaine d’activité privilégié, la propriété intellectuelle.
Celle qui a été de tous les combats menés par la FNUJA au cours ces dernières années a, lors de son élection, donné le ton de son mandat : « La défiance des pouvoirs publics à l'égard de notre profession est insultante. Les hostilités sont lancées », avant de scander les enjeux qui le rythmeront :
• les droits de la défense, sur fond de loi du 27 mai 2014 portant transposition de la directive européenne du 22 mai 2012 relative au droit à l'information dans le cadre des procédures pénales, qu’elle n’hésite pas à qualifier de « jeu de dupes législatif »;
• l’examen, au cours des prochaines semaines, du projet de loi relatif à la prévention de la récidive et à l'individualisation des peines, dans le cadre duquel les Jeunes Avocats entendent défendre une « justice pénale humaine et efficace, permettant la réinsertion et prévenant la récidive » ;
• l’aide juridictionnelle, encore et toujours, pour laquelle la nouvelle présidente de la FNUJA dit son écœurement : « Les gouvernements successifs croient devoir proposer des réformes irrémédiablement inacceptables ! A croire que l'objectif est surtout que rien ne bouge ». Anne-Lise Lebreton entend notamment s’opposer aux projets de taxation du chiffre d’affaires des cabinets d’avocats « inacceptable par principe, et inadmissible quant à son dessein réel : le désengagement de l’Etat » et de structures conventionnées;
• la gouvernance de la profession, à l’heure où se profilent les élections au Conseil National des Barreaux et où d’aucuns appellent de leur voeux la création d’un Ordre National « excluant les syndicats, et par suite, les femmes et les jeunes, et assurant la prédominance de Paris ». A ses yeux, « le Barreau de Paris, n'est pas le centre du monde des avocats. Il en est une part importante, souvent moteur, mais cela ne lui autorise pas tout ». Toutefois, ne se laissant pas détourner du principal, la FNUJA ne fera campagne contre personne mais pour les Jeunes Avocats et la profession.
Elle entend enfin inviter ses confrères à être davantage pro-actifs: « La profession est en pleine évolution. Avançons vers la grande profession d'avocat, confiants, sans nous trahir, dans le respect des valeurs et des principes que nous nous transmettons de génération en génération ». Et de conclure: « La profession doit continuer à grandir et l’avocat être partout où il y a du droit ».
C’est le nancéen Matthieu Dulucq qui a été désigné premier vice-président, appelé a succéder à Anne-Lise Lebreton à l'issue du prochain congrès de la FNUJA qui se déroulera à Nantes en mai 2015.